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Canals en Aveyron

2017/11/25 - Visite de la commanderie de Sainte-Eulalie de Cernon

Ce samedi 25 novembre 2017, l’association Le Chardon Bleu organise une journée de découverte du patrimoine architectural et historique de la région.
Au programme visite de la commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon et repas à l'Auberge La Cardabelle.
Le rendez-vous était fixé à Canals vers 9h30 et à Sainte-Eulalie vers 10h00.
Le trajet de Canals à Sainte-Eulalie fait environ 22km, soit environ 25mn de route.

Carte

Sainte-Eulalie de Cernon (Panorama)

Panneau 1

Panneau 2

Armes de la commune de Sainte-Eulalie

Blason_ville_fr_Sainte-Eulalie-de-Cernon_(Aveyron)

Blasonnement  :

De gueules à quatre pals faillis en chef d’or ; au chef d’argent chargé d'une croisette pattée de gueules .

(Passez le pointeur sur les mots dont vous voulez connaitre la signification)

Nous arrivons à Sainte-Eulalie et retrouvons l’ensemble du groupe.

Quelques photos avant de pénétrer dans les fortifications.

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Un petit plan fait maison pour s’y retrouver !

Plan du village
Nous pouvons entrer par la porte sous la Tour d’Alliance

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Nous arrivons sur la place de la fontaine.

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Après avoir pris contact avec notre guide, nous commençons par la visite de l’église.
Il commence par un rappel historique.

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Depuis 1071 les Turcs Seldjoucides empêchent les pèlerins de se rendre à Jérusalem et en prennent possession.
La 1ère croisade est décrétée en 1095 à Clermont par le Pape Urbain II, 20 ans après la prise de Jérusalem, pour aller libérer le tombeau du Christ.
En 1099 les croisés délivrent Jérusalem et en chassent tous les Turcs.
Ceux-ci restent dans les alentours et attaquent les pèlerins sur les routes.
Pour sécuriser les chemins de pèlerinage, le Pape décide de créer deux nouveaux ordres militaires et religieux, les Hospitaliers et les Templiers.
Les Hospitaliers créés en 1113 pour accueillir et soigner les pèlerins sur les routes n’avaient pas pour vocation de devenir riche.
Les Templiers créés en 1120 pour protéger les pèlerins sur les routes au prix de massacres envers les Turcs étaient le bras armé de la chrétienté et sont devenus très puissants à Jérusalem.
Ils sont devenus des héros pour les chrétiens de l’occident.
Conscients de leur aura, certains sont rentrés en France et ont reçu de nombreux dons de la part des Seigneurs du royaume (argent, terres…).
Ils sont devenus très riche.
Ils sont également devenus les gardes des trésors royaux de la France et de l’Angleterre, c’était les premiers banquiers.
En manipulant cet or ils ont commencé à faire les premiers prêts.
Ils ont commencé à construire les premières commanderies, un château fort et des territoires agricoles autour.
Ils ont ainsi augmenté leur fortune.
Les Templiers sont devenus plus riches que le royaume de France.
Le roi Philippe IV le bel ne voyait pas la puissance et la richesse des Templiers d’un bon œil.
Orgueilleux et à la fortune déclinante, il décida de faire arrêter les Templiers pour récupérer leur fortune.
Il complote avec le Pape Clément V pour faire arrêter tous les Templiers pour motif d’hérésie.
Tous ont été arrêtés le vendredi 13 octobre 1307 et pour la plupart exécutés.
Le 18 mars 1314, Jacques de Molay dernier maître de l’ordre du Temple est brûlé vif sur le bucher à Paris.
Les Hospitaliers sont restés longtemps en Terre sainte.
Après la disparition des Templiers, le roi de France Philippe le bel a récupéré une partie de leurs biens et le reste a été donné aux Hospitaliers par le Pape.
Ceux qui sont revenus de Terre sainte ont donc « hérité » des commanderies.
Vers 1272 à la fin de la 8ème croisade, lorsque les chrétiens ont été chassés de Jérusalem, les Hospitaliers sont revenus pour errer en Méditerranée.
D’abord sur l’île de Rhodes, puis Chypre et enfin Malte qui leur avait été donné par le roi d’Espagne Charles Quint.
Les Hospitaliers deviennent les chevaliers de l’ordre de Malte. Ils possèdent une flotte redoutable et redoutée.

Sainte-Eulalie au XIIème siècle
En 1150 il n’y avait rien à l’exception d’un petit prieuré (à l’emplacement de l’église actuelle) qui appartenait à l’abbaye de Saint-Guilhem le désert, place forte à l’époque.
En 1151 Raimond, abbé de Saint-Guilhem fait don du prieuré aux Templiers.
En 1159 Raimond Bérenger IV roi d'Aragon, comte de Barcelone et de Millau fait don de toutes les terres du Larzac aux Templiers qui décident d’y établir une commanderie.
Le choix du lieu se portera sur Sainte-Eulalie dans la vallée du Cernon.
En 1159, la première étape consiste à construire une église en lieu et place du petit prieuré.
Puis ils construisent la commanderie formant un quadrilatère avec l’église.

L’église

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Elle est construite en tuf, la pierre emblématique de la région, pierre très poreuse et donc très légère.
L'église n’a donc besoin que de fins contreforts pour soutenir sa toiture.
Le style est celui de l’époque, roman, très mystique et très épuré, celui des abbayes cisterciennes.

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L’église comporte plusieurs chapelles qui n’existaient pas au XIIème siècle.

Plan eglise
A l’époque seule la nef existait et le sens de l’église était inversé.

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Comme il est de coutume dans les églises chrétiennes l’entrée se faisait par l’ouest et le chœur était à l’est.
On voit bien au-dessus de l’entrée actuelle la voute en cul-de-four (quart de sphère) qui abritait le chœur.

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L’entrée se faisait depuis la cour intérieure de la commanderie.
Seuls les hommes avaient accès à l’église car les femmes n’étaient pas admises dans les murs de la commanderie.
L’inversion a été réalisée vers 1641 par le commandeur hospitalier Jean de Bernuy Villeneuve.
C’est lui qui a été le précurseur de nombreux travaux, les « ameilheurissements ».
Il a créé la place de la fontaine et a fait percer le portail de l’église côté est.
Ainsi les fidèles ne passaient plus par la commanderie où se trouvaient ses appartements qu’il occupait pendant l’été alors qu’il résidait à Malte en hiver.
Quelques points remarquables dans l’église.
Les chapiteaux de colonnes.
- La tête de bœuf qui tire la langue, sculpture la plus ancienne de Sainte-Eulalie date de 1159-1160.

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- Les coquilles Saint-Jacques.
Le premier commandeur templier et l’abbé de Conques (étape importante sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle) entretenaient de bonnes relations et c’est donc pour montrer ces bonnes relations que les coquilles Saint-Jacques ornent l’église.

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- Les décors floraux très courants dans les décorations des églises.

La première chapelle a été construite après 1312 par le commandeur Guilhaume de Reillane (ou Guilhaume de Rélhanie) lorsque les biens des templiers ont été donnés aux Hospitaliers. Elle adopte le style de l’époque, gothique.
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Les autres chapelles ont été construites au XIXème siècle quand la région était le plus peuplée.
Elles sont de style roman pour harmoniser l’ensemble.
La chapelle du XIVème siècle a été construite par Guilhaume de Rélhanie commandeur Hospitalier de Sainte-Eulalie de 1331 à 1346. Elle est dédiée à Saint Jean Baptiste patron des Hospitaliers.
La clef de voûte représente les armes parlantes, c’est-à-dire qui symbolisent le nom, du commandeur soit un soc de charrue, une reille, en langue d’Oc une « reillo » et en ancien provençal une « relha ».

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Le blason de la famille de Reillane reprend le thème de la reille.

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Blasonnement :

D’azur à un soc de charrue d’argent posé en pal et accosté en chef de deux fleurs de lis du même .

(Passez le pointeur sur les mots dont vous voulez connaitre la signification)

Sur les chapiteaux de colonnes on peut observer :
- une truie allaitant deux petits et mordue par un chien à l’arrière train, référence à la vocation agricole de la commanderie

Truie

- un homme en costume médiéval, très souvent représenté dans les églises

Homme

- une femme en costume médiéval, très rare car les femmes n’avaient pas le droit d’entrer dans les églises templières ou hospitalières, un clin d’œil de défi à la papauté

Femme

Il est temps pour nous de quitter l’église mais pas sans nous être arrêtés devant le portail.
En 1641 le commandeur hospitalier Jean de Bernuy Villeneuve a fait percer le portail actuel de l’église donnant sur la place de la fontaine qu’il a créée.

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Ce portail correspond au style du XVIIème siècle, baroque.
Un style assez « chargé » par rapport au gothique et au roman.
Des volutes, des décors floraux mais aussi des formes géométriques normalement absentes dans l’art baroque, peut être que le sculpteur de l’époque s’est inspiré de l’art musulman !
Les armoiries de Jean de Bernuy Villeneuve se trouvaient au-dessus de la porte.
Elles ont été martelées à la Révolution pour les faire disparaitre.

Elles devaient ressembler à ceci.

 

Blasonnement :

De gueules , frettée de six lances d’or , accompagnées de petits écussons du même , semés dans les interstices ; sur le tout : un écu d’azur , chargé d'une fleur de lis d’or .

(Passez le pointeur sur les mots dont vous voulez connaitre la signification)

Au-dessus se trouve une niche abritant une Vierge à l’enfant en marbre, faite à Gênes (Italie).

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Elle est inscrite aux monuments historiques.
Il manque un bras à l’enfant Jésus qui a dû être cassé et perdu quand les habitants de Sainte-Eulalie ont caché la statue à la Révolution pour éviter sa destruction.
Elle a été remise à sa place par la suite.

Nous en avons fini avec l’église, passons à la commanderie également inscrite aux monuments historiques.

Un plan de mon cru pour situer les différents éléments.

Plan de la commanderie
Nous entrons par un passage voûté construit par Jean de Bernuy Villeneuve au XVIIème siècle pour servir de nouvelle entrée à la commanderie depuis la place de la fontaine.

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Ce passage donne directement dans la cour intérieure.
Le château forme un quadrilatère avec donc quatre façades :
- la façade Est formée par l’actuel portail de l’église et les appartements des moines.
(vue depuis la cour intérieure)

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- la façade Sud est celle des appartements du commandeur et des chevaliers.
Elle est percée par une porte charretière, porte d’entrée originelle de la commanderie.
Elle était protégée par une herse et un pont levis.
Les pavés au sol sont ceux d’origine (XIIème siècle).

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- la façade Ouest formée par les bâtiments agricoles (bergerie, étable, poulailler…) et la tour de Quarante.
Cette tour servait à récolter 1/40ème des  récoltes des paysans du village en guise d’impôt.
En contrepartie les paysans pouvaient s’y réfugier en cas d’attaque.

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- la façade Nord va de la tour de Quarante jusqu’à l’église.
On distingue bien depuis l’intérieur de la cour l’ancienne entrée de l’église.
On distingue également un ancien contrefort qui soutenait le clocher avant qu’il ne soit lui aussi déplacé par Guilhaume de Reillane à son emplacement actuel au-dessus de sa chapelle gothique.

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Les armoiries en haut du clocher seraient celles du commandeur Robert d’Albes !
Cette pierre est un réemploi fréquent à l’époque.

La commanderie était occupée au XIIème siècle par une centaine de moines avec dans l’ordre hiérarchique :
- le commandeur
- les chevaliers (nobles)
- les moines sergents (n’avaient pas le titre de chevalier car n’étaient pas nobles)
- les moines de métier (travailleurs)
- les moines chapelains (prêtres)

Dans la cour une sculpture moderne représente une croix hospitalière et les armoiries de Juan Fernàndez de Heredia 32e grand maître des Hospitaliers de 1377 à 1396 basé sur l’ile de Rhodes.

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Blasonnement :

De gueules , à trois châteaux d’argent , ouverts d’azur

(Passez le pointeur sur les mots dont vous voulez connaitre la signification)

Un bâtiment a été ajouté par Jean de Bernuy Villeneuve à l’intérieur de la cour et adossé aux appartements des moines.
Il abritait au 1er étage une salle d’attente et au 2ème étage l’ordre des Capucins ainsi qu’une échauguette.

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Juste à côté a également été ajouté un grenier pour sécher le grain.

Sur le palier du 1er étage du bâtiment ajouté au XVIIème siècle par Jean de Bernuy Villeneuve, se trouvent les portraits d’un homme et d’une femme.
 
Personne ne connait l’identité de ces deux personnages mais deux hypothèses nous sont proposées par notre guide.
La première hypothèse assez terre à terre, il s’agirait d’un couple de haute noblesse bienfaiteur de la commanderie.
La seconde beaucoup plus osée, il s’agirait du couple royal Louis XIII et Anne d’Autriche de passage à Sainte-Eulalie pour y espérer les bienfaits de l’eau du Cernon (anciennement Sernon).
En effet cette eau était sensée contrer la stérilité.
Les époux royaux âgés à cette époque de 36 ans n’avaient pas d’héritier mâle pour assurer la continuité et la succession au trône de France.
Peut-être que l’eau du Cernon a changé l’Histoire car en 1638 le Dauphin futur Louis XIV est né.

Nous entrons dans une pièce qui faisait fonction de salle d’attente pour les visiteurs du commandeur.
Celui-ci venait depuis la salle d’honneur les chercher.
Pour combler leur attente il a fait peindre sur les murs de cette pièce les vertus religieuses qui facilitaient l’accession au Paradis.
Les vertus théologales qui selon la théologie chrétienne doivent guider les hommes dans leur rapport au monde et à Dieu :
- la foi

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- l’espérance

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- la charité (en tout petit sur une clef d’arche)

Charité
Les vertus cardinales qui jouent un rôle charnière dans l’action humaine et la morale chrétienne :
- la prudence

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et probablement encore cachées sous un enduit de plâtre protecteur :
- la tempérance (deux récipients avec l’eau passant de l’un à l’autre)
- la justice (balance ou épée)
- la force spirituelle (glaive ou couronne)

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Au 2ème étage se trouve la chambre des Capucins qui entretenaient de très bonnes relations avec les Hospitaliers.
Cette pièce où sont exposées une tenue de Capucin et une malle, ne recèle rien de particulier si ce n’est l’accès à l’échauguette aperçue depuis la cour.

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Dans celle-ci se trouvent des graffitis :
- un bateau à haut bord et à 2 ponts daté de 1540 réalisé avec beaucoup de détails probablement par une personne qui a vécue longtemps dans la marine

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- des édifices religieux non identifiés datés de 1761 et signés par un certain Roquelon.

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La visite se poursuit au 2ème étage par le dortoir des moines.
Il pouvait abriter jusqu’à 60 ou 70 moines.

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La salle était plus longue à l’époque, elle a été réduite lors du partage des biens nationaux à la Révolution, l’autre partie est privée.
Au XVIIIème siècle, le toit plat de l’époque templière a été remplacé par une couverture type jasse du Larzac pour abriter un grenier à grains. Il n’y avait plus de moines à cette époque.
Les courtes paillasses au sol ne reflétaient pas la taille des moines mais la pratique qui était de dormir assis car les gens avaient peur de mourir dans leur sommeil.

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Les Templiers avaient le « privilège » de pouvoir se vêtir d’une peau de mouton la nuit et de se chauffer grâce à la cheminée.
Cette pièce abrite une exposition d’objets divers liés au site…

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… ainsi que les reproductions des tenues d’un Templier …

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… et d’un Hospitalier.

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Au 1er étage se trouve la salle capitulaire.
La salle d’honneur des Templiers qui était au niveau du rez-de-chaussée a été refaite par Guilhaume de Reillane au XIVème siècle dans le style gothique.
Puis Jean de Bernuy Villeneuve au XVIIème siècle a créé un plancher à la hauteur des culots d’ogives.
Au-dessous se trouve le passage vouté servant de nouvelle entrée à la commanderie et au-dessus se trouve la salle capitulaire ou salle du chapitre.

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C’était là que se réunissaient une fois par semaine la communauté religieuse pour le conseil appelé le chapitre.
Les moines (fils de nobles) y débattaient et prenaient des décisions alors que les frères convers (fils de paysans) y assistaient seulement pour exécuter des décisions.
L’expression « ne pas avoir voix au chapitre » vient de cette règle religieuse.
Sur les croisées d’ogives on distingue :
- des décors floraux

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- le visage de Saint Jean Baptiste, saint patron des Hospitaliers

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- 4 visages dont 2 ont la bouche ouverte et 2 l’ont fermée (référence au chapitre).

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La pièce était divisée en deux parties inégales par une travée, la plus petite avec la petite cheminée était la chambre maltaise réservée aux nobles maltes invités par le commandeur.
Sur la travée se trouvait une fresque du XVIIIème siècle (vers 1750), représentant le drapeau et la croix de Malte.
Cette fresque a été récupérée par découpe laser lors de la suppression de la travée et fixée sur le mur.

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Les tapisseries contemporaines exposées ont été réalisées par une artiste de La Couvertoirade, Anne-Marie Letort.

Suite à la construction des remparts en 1442, le commandeur a installé son bureau au 2ème étage de la tour Mude.

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Bien situé, ce bureau offrait une vue stratégique sur les contreforts du Larzac (vers Cornus), une vue sur ses appartements et une vue sur la place du village.
L’assommoir se trouve juste au-dessus de la porte d’entrée au XVème siècle.

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Jean-Antoine-Joseph-Elzear de Riqueti Mirabeau fut le dernier commandeur hospitalier (1768 à 1789) de Sainte Eulalie, la révolution ayant chassé tous les nobles des commanderies et des châteaux.



Destiné à être guillotiné, il a été gracié dit-on par les habitants du village mais l’influence de son neveu le célèbre tribun révolutionnaire Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau (dit Mirabeau) y est probablement pour quelque chose.
Une plaque de marbre gravée en latin garde la trace de ce dernier commandeur.

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En voici une traduction approximative.

« Ces armoiries de l’illustrissime Antoine Joseph Elzear de Riqueti Mirabeau, chevalier et bailli de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, précédemment préfet de la marine royale de la Guadeloupe et des vaisseaux de l’Ordre, présentement commandeur de Sainte-Eulalie ont été placées ici pour faire connaitre à tous, présents et futurs, les bienfaits du dit seigneur. Fait en l’an 17... (Il manque un morceau de la plaque).

Armoiries de Jean Antoine Joseph Elzear de Riqueti Mirabeau
 
 
Blasonnement :

D’azur , à la bande d’or , accompagnée en chef d'une demi fleur de lis du même , défaillante à dextre et florencée d’argent , et en pointe de trois roses du dernier .

(Passez le pointeur sur les mots dont vous voulez connaitre la signification)

En 1792 il quitte définitivement la France pour rejoindre Malte où il décèdera en 1794.
Son corps repose dans la basilique Saint-Jean de La Valette (Malte).

Basilique Saint-Jean de La Valette

 

Pierre tombale de Riqueti_de_Mirabeau_Jean_Antoine

La pierre tombale porte l’épitaphe suivante :

MEMORIAE IMMORTALI
FR. ANTONII DE RIQUETI MIRABEAU
S. EULALIAE ET BESIES PRAECEPTORIS
POST TRIREMIUM S.R.I. PRAEFECTURAM
MAGNI TOLOSAE PRIORIS
QUI REGIAE PRIMUM NAVI
TUM AQUIS LUPUS PRAEPOSITUS
CHRISTIANISS. REGI
OBSEQUIA EGREGIE PROBAVIT SUA
MERITIS DEMUM ET HONIRIB. CLARUS
PROBITATE INNOCENTIA COMITATE
ORDINIB. CUNCTIS DESIRATISS.
OBIIT XIV KAL. MAIAS MDCCXCIV
AETATIS SUAE LXXII.

Ça donne en français :
« A la mémoire immortelle de Frère Antoine de Riqueti-Mirabeau, précepteur de Sainte-Eulalie et de Béziers, après avoir été général des Galères du Saint Ordre de Jérusalem, Grand Prieur de Toulouse, qui, d'abord en qualité de Commandant de la Galère Réale, puis de Gouverneur de la Guadeloupe, donna au Roi Très-Chrétien, des témoignages exceptionnels de dévouement. Enfin, resplendissant de mérites et d'honneurs, très cher aux personnes de tous ordres par sa probité, son innocence et sa bonté, il mourut le 14 des calendes de mai 1794, en sa 72e année. »

La visite de la commanderie se termine.
Nous ressortons par le passage voûté en passant devant un carcan.

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En redescendant la Grand Rue nous passons devant cette plaque.

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C’était la maison d’un certain Maître « ROMÛN TÛOQUOBIOU », Bailly  du Commandeur « ONRIC DÉ DEMANDOLS » seigneur de Trigance de 1479 à 1495.
Peut être Honoré de Demandols (Chevalier Hospitalier) ou bien Seillon de Demandols (commandeur de Saint Félix de Sorgues de 1467 à 1489 et Grand Prieur de Saint-Gilles de 1482 à 1496).

La sortie de l’enceinte fortifiée se rapproche.

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Un coup d’œil sur la Tour Garnier …

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… puis sur la tour du Midy

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Un moment culturellement riche concernant le patrimoine historique de l’Aveyron.

Il est temps maintenant de rejoindre l’Auberge La Cardabelle pour le déjeuner.

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Au menu :
assiette de charcuterie
fricassée de veau
fromage et dessert

Merci aux organisateurs pour cette belle journée.

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